dimanche 6 septembre 2009

L'échiquier du mal

Pour mon 100ème billet sur ce blog, j'ai choisi de chroniquer le célèbre et corpulent roman fantastique L'échiquier du mal de Dan Simmons.

Présentation de l'éditeur :
Ils ont le talent. Ils ont la capacité de pénétrer mentalement dans notre esprit pour nous transformer en marionnettes au service de leurs perversions et de leur appétit de pouvoir. Ils tirent les ficelles de l'Histoire. Sans eux le nazisme n'aurait peut-être pas été cette monstruosité dont nous avons du mal à nous remettre, Lee Harvey Osvarald n'aurait peut-être pas été abattu par jack Ruby, John Lennon n'aurait pas été assassiné devant chez lui, les fanatismes de tous ordres ne se réveilleraient pas de façon aussi systématique et nombre de flambées de violence, tueries, accidents inexpliqués, n'auraient peut-être pas ensanglanté notre époque. Car ils se livrent aussi entre eux, par " pions " interposés, à une guerre sans merci. A qui appartiendra l'omnipotence ? Sans doute à celui qui aura le plus soif de pouvoir. 

 L'échiquier du mal est clairement un roman fantastique. Bien que le volume (environ 1000 pages pour cette édition) puisse en faire fuir plus d'un, le roman est impressionnant de vitalité. Pas de temps mort pour le lecteur, si vous avez décidé de commencer la lecture, l'auteur va prendre un malin plaisir à se jouer de vous du début jusqu'à la fin. Dès les premières pages le ton est donné, vous allez pénétrer sur une véritable grille de jeu où chacun des pions peut capturer un pion de la partie adverse. Chaque chapitre va vous déplacer vers une nouvelle case qui change totalement la donne. D'un côté les blancs (le bien ?) avec Saul Laski, juif polonais ayant connu les camps de concentration, Natalie, une jeune photographe désirant venger la mort de son père, et Rob Gentry, un shérif mêlé malgré lui à toute l'histoire. De l'autre côté est placée l'équipe des noirs ( le mal ?) avec l'ex Nazi Willi et ses deux amies Miss Fuller et Miss Drayton. La partie aurait pu être simple si seulement un troisième groupe ne s'était pas intéressé au jeu ...

je me demande s'il existe d'autres personnes douées du Talent ou si la boucherie n'est pas tout simplement devenue un nouvel art de vivre

Pour Willi et ses deux Miss, faire le mal est un jeu où l'on compte des points. Alors lorsque survivent certaines proies, il est inévitable que celles-ci désirent se venger. Et c'est le cas de Saul Laski qui a rencontré Willi plusieurs dizaines d'années auparavant, lors d'une partie d'échec très spéciale ... à l'échelle humaine, s'il fallait préciser. Cette séquence donnera lieu à l'une des scènes les plus terrifiantes de l'ouvrage. Le lecteur se met à la place des pions, stresse de ne pas tomber face à un adversaire et finalement vit entièrement la peur et l'agonie de chacune des victimes. Des scènes atroces il en existe d'autres, aussi bien dans les camps de concentration qu'à notre époque dans l'épisode de Mansard House où certains pions de l'équipe du mal ont décidé de faire cavalier seul. Ce qui se termine alors en un combat mental, sanglant et sans merci entre divers vampires psychiques doués d'Utilisation sur n'importe être humain.

On nous a ordonné de prendre place sur les cases. [...] Je me trouvais à trois mètres du trône de l'Oberst, face au Juif lituanien terrorisé qui était le pion du fou du roi noir.

Le fameux Talent décrit dans ce roman semble servir d'excuse pour dénoncer certaines violences extrêmes (comme la Shoah par exemple) commises tous les jours dans le monde. L'auteur parait dire qu'il est inimaginable qu'une telle haine puisse exister ; seuls des vampires ou des monstres peuvent provoquer de tels actes. Au delà de ce message, le lecteur a affaire à un livre très complet mélangeant parfaitement le fantastique à l'action, il subit d'ailleurs à maintes reprises plusieurs traques à travers le monde. Avec L'échiquier du mal, Simmons revisite le mythe du vampire mais lui donne un tout autre sens. Ils sont humains mais sont dotés d'un étrange pouvoir leur permettant de contrôler les gens comme des marionnettes. Un conte effrayant, un aller simple vers l'enfer ... ou tout simplement un coup de maître.

Note : 18/20

2 commentaires:

Ankya a dit…

Il faut que je lise Hypérion de cet auteur :) J'ai également Drood dans ma LAL.

MiKa ... a dit…

Je n'ai pas lu Hyperion mais on m'a dit que c'est un incontournable de Simmons. Donc peut-être que moi aussi je le lirai bientôt. :-)