mardi 2 février 2010

Les Fleurs du Marais

Les 'joies' de la crise actuelle me permettent en ce moment de lire un peu plus que d'habitude mais aussi me permettent de ne pas lâcher un bouquin lorsque celui-ci s'avère être prenant. Et c'est le cas de Les Fleurs du Marais de Thomas Hédouin, deuxième opus de la série Mona Cabriole aux éditions La Tengo. Ce court roman est le troisième que je lis de cette série après les superbes opus de Marin Ledun et d'Antoine Chainas.

Présentation de l'éditeur :
Au-dessus des remous de la Seine, accroché au pont Saint Louis, se balance le corps sans vie de l'inspecteur Dartoce. Problème : le flic est déguisé en Elton John, et il semble danser sur les accords lugubres d'une chanson interprétée par Antony and the Johnsons et Lou Reed . C'est comme une faute de goût, un accord dissonant dans la nuit pourrie de Paris. Autre problème : ce meurtre est le premier d'une série étrangement ritualisée. Pourquoi ces travestissements ? Et d'où vient la sauvagerie avec laquelle chacune des victimes a été tuée ?
4 ème arrondissement, quatre jours, quatre meurtres : une nouvelle enquête pour Mona Cabriole, la journaliste de Parisnews . Entre les rues étroites du Marais et les chemins tortueux du quartier Saint-Paul, Mona croise des figures ambiguës, des masques inquiétants, visite l'envers du décor, au risque de se perdre dans les apparences. Car c'est la police qu'on assassine ! Jusqu'où Mona est-elle prête à descendre dans les arcanes du quartier pour trouver cette satanée vérité qui lui tient toujours tant à cœur ? Son amie Clara et une indéfectible passion pour la musique vont accompagner la jeune femme jusqu'au bout de ces nuits qui semblent n'en plus finir. Et, parfois, au petit matin, quelques fleurs naissent sur les cadavres.


Thomas Hédouin fait référence, avec son titre, aux célèbres Fleurs du mal de Baudelaire. Tout comme celles-ci, Les Fleurs du Marais dénotent un certain goût pour l'esthétisme, de la beauté dans la laideur, comme la beauté des traits féminins sur un corps d'homme. Un titre bien choisi puisque Les Fleurs du mal sont composées de plusieurs poèmes dont les Femmes damnés qui peuvent être représentées ici par ces travestis condamnés à ne jamais pouvoir changer de corps. Pour cet opus, l'auteur a choisi de faire cabrioler Mona dans le 4ème arrondissement de Paris, et plus spécifiquement encore, dans le quartier du Marais considéré comme le quartier gay parisien.

Peut-être, un jour, de ce marais de mort naîtraient quelques fleurs fragiles - rejetons incertains.

L'auteur utilise une écriture à la fois brute et mélodieuse. Brute dans son style avec ses phrases courtes et ses mots chocs. Mélodieuse dans l'ensemble car on croirait presque lire les paroles d'une longue chanson. Malgré une intrigue plutôt classique, sans grande surprise, le lecteur est totalement immergé dans une histoire rock 'n' roll mêlant tour à tour violences et attendrissements autour de la communauté gay. Mais Les Fleurs du Marais c'est encore plus que tout cela. Le roman ne se limite pas aux souffrances des homosexuels, il décrit implicitement et avec beaucoup de noirceur la lutte acharnée de toutes ces communautés qui sont continuellement persécutées.

La Seine charriait du sang, et la ville, soudain, explosa en une gerbe écarlate et infiniment douloureuse.

Au final, ce court roman de 150 pages seulement se révèle être un texte sombre parfaitement maîtrisé. C'est noir, violent, parfois attendrissant, mais surtout ... c'est 100% rock 'n' roll ! Un nouvel auteur de romans noirs est né ... et en plus il est rouennais ! Et pour terminer ce billet, je vous fais profiter d'une vidéo rock de l'auteur, tout à fait dans les tons de la série. Une lecture originale du roman accompagnée d'une musique mi rock mi planante !

Les Fleurs du Marais/T.Hédouin & l'Itinéraire Bis/ Extrait 1
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