jeudi 13 juin 2013

Speed Fiction

Speed Fiction est un roman de Jerry Stahl aux éditions 13E Note et disponible depuis une petite semaine.

Présentation de l'éditeur :
L’histoire raconte que ce « cauchemar hyperréaliste » fut écrit en deux semaines dans une chambre d’hôtel parisienne. Ce court roman dépouillé des modes narratifs traditionnels, respire le vécu, la spontanéité et porte l’empreinte des maîtres de la beat generation : Kerouac pour la poésie et Burroughs pour l’ironie grinçante. Sur un rythme haletant, l’auteur égrène des histoires dévastatrices, folles et parfois terrifiantes. Creusant profondément dans la psyché des plus atteints d’entre nous, explorant ses méandres les plus glauques, l’auteur en rapporte une vision implacable de la nature humaine. 

« De jeunes auteurs qui lisent mes livres me demandent souvent comment on devient un écrivain comme moi. Je réponds : eh bien, détruis ta vie, trahis tes amis, perd tout ce que tu as, ruine ta santé, ne respecte pas la loi, vis dans la rue, et tu deviendras un écrivain, toi aussi. C’est un super-conseil pour des jeunes. »
Interview de Jerry Stahl, Paris, mai 2010, film 13e Note

Pas besoin de prendre quelque drogue que ce soit pour le lire, Speed Fiction en devient une très rapidement. Totalement enivrant, planant et déjanté, il vous révèlera d'une manière très brutale la vie de toxicomane. Il n'y va pas par quatre chemins puisque son style est direct.
Tous ses chemins mènent à la déchéance du corps et de l'esprit. Jerry Stahl sait de quoi il parle. Et peut-être que vous avez déjà entendu parler de lui au cinéma puisqu'un film, Permanent Midnight, est sorti en 1998 avec Ben Stiller. Il est tiré de son premier ouvrage autobiographique ; Mémoires des ténèbres. Sa descente aux enfers de la drogue.

Plus tu en as, plus tu en veux et même quand tu n'en peux plus, tu en veux encore et toujours plus.

Le speed à travers l'histoire. Le délire à travers le speed. L'apologie du speed sans le vendre correctement. Speed Fiction ne manque pas d'exemple de décadence et le tout porté par une poésie sous amphets ... qui en fait un texte d'une poésie forte. Le récit est sombre et n'offre pas vraiment de vision optimiste ni même de porte de sortie: blaireau un jour, blaireau toujours, mais il respire la franchise et surtout le vécu.
Difficile de chroniquer ce roman. Il sort complétement des sentiers battus. J'ai beaucoup aimé et me suis senti emporté par sa narration.
Bref, c'est de la bonne !

L'enfer, ce n'est pas que les autres. C'est aussi les autres qui sont toi !

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