lundi 2 septembre 2013

Le chêne et le citronnier

Le chêne est le citronnier est le premier roman d'Antoine-Pierre Mariano, journaliste et ancien rédacteur en chef du Figaro, et publié aux éditions Jacob-Duvernet.

Présentation de l'éditeur :
Le Chêne et le citronnier, deux cultures, deux hommes, deux vies au travers d une saga qui balaie le XXème siècle et ses plus grands séismes, de la boucherie de 14-18 à l'effondrement de l'URSS !
Eugène, grand bourgeois, est né dans les brumes du Nord. José, lui, a vu le jour sous le soleil de la Méditerranée et connu très tôt l'exil pour fuir la misère. Les deux hommes traverseront les violences et les horreurs des deux guerres mondiales, les déchirements de la décolonisation et la confrontation tragique entre les deux blocs tout au long de la guerre froide. Ils seront les témoins des turbulences en Europe centrale et au Moyen Orient ainsi que de la lâcheté des hommes de pouvoir. Eugène y verra d'abord la main des communistes. José le fruit amer de la fatalité.

Les deux hommes se rencontreront à trois reprises tout au long de leur vie. Trois rencontres dues aux facéties du hasard, « le plus grand des artistes » a écrit Balzac. Mais trois rencontres qui changeront leurs vies.

Leur point commun ? L'un et l'autre garderont au fond d eux-mêmes une rancune éternelle envers ceux qui les ont fait naître, rancune qui ne s'éteindra qu avec leur mort.


Antoine-Pierre Mariano nous fait parcourir le XXème siècle à travers les yeux de deux personnages bien différents mais dont le sort de la vie, le hasard, va les mener à trois reprises seulement sur le même chemin.

L'auteur nous séduit dès le début du roman en présentant ses deux personnages principaux José et Eugène. On entre très aisément dans l'histoire. Cette première partie de l'histoire, l'enfance des deux hommes, est touchante autant pour l'un que pour l'autre. Mais plus on avance dans le temps et plus le personnage de José gagne notre faveur. Alors que le personnage d'Eugène devient parfois un peu trop arrogant, énervant, en vieillissant.

José, méditerranéen à l'image du citronnier, et Eugène, fort comme un chêne dans son esprit, ont démarré tout deux leur vie sur un mensonge mais s'en sont sortis avec force et courage.
Les années passent, les pages défilent et les anecdotes historiques s'enchainent. Ils vivent ces anecdotes parfois de l'intérieur et parfois n'en sont que spectateurs. Mais à chaque fois, ils sont impuissants face à ce qui se produit. Ils subissent comme tant d'autres la bêtise des évènements bien trop souvent meurtriers.

Ce qui a de vraiment intéressant dans ce roman, c'est cette vision de l'histoire vécue par ces deux hommes, l'un habitant en Algérie et l'autre en France. L'un est peu savant, l'autre au contraire a de grandes connaissances dans de nombreux domaines, et notamment la politique. L'un est immigré, l'autre non.
Deux personnages si différents mais qui ont traversé le même siècle, les mêmes horreurs. Deux témoins de ce grand siècle qui ont pu observer notre monde évoluer à deux points de vue éloignés.

Les passages sur la vie en Algérie m'ont particulièrement passionné et m'ont donné envie d'en lire plus à ce sujet. On pourra regretter le côté un peu niais du personnage de José mais il faut avouer qu'il est vraiment touchant.
Le chêne et le citronnier est un excellent roman historique au sujet assez vaste puisqu'il balaie les trois premiers quart du XXème siècle. Il apporte une vision originale de l'histoire en rentrant parfois dans les détails et n'apportant qu'une discrète référence d'autres fois. La narration est plaisante et les personnages sont plutôt bien travaillés, une bonne lecture en résumé !

il y a des traumatismes qui meurtrissent le corps ou l'esprit et dont la trace ne s'efface jamais 
(Le chêne et le citronnier - page 232)

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