mardi 18 mars 2014

Sans crier gare surgit la nuit

Sans crier gare surgit la nuit est le nouveau roman noir de Bernard Pasobrola sorti en Janvier 2014 aux éditions du Rail Noir.

Présentation de l'éditeur :
Le narrateur, un homme atteint de troubles de la mémoire à la suite d’un accident cérébral, suit un traitement dans un luxueux Institut de neurothérapie aux environs de Grenoble.
Sa fille a perdu la vie, six mois plus tôt, au cours de l’incendie criminel d’une galerie marchande, en plein centre de Montpellier. Un attentat qui répond à la vague de violence secouant le pays.
Un nouveau parti s’engage à ramener le calme. Dirigé par un neurobiologiste de renom, il propose la « refondation psychique » de la société. Une nouvelle technique permet d’effacer les traces mentales négatives dans le cerveau des patients. L’attitude de certains pensionnaires fait naître des doutes dans l’esprit du narrateur. Doutes, qui alliés à une série de troublantes rencontres, le lancent sur la trace des assassins de sa fille.

Cela fait déjà plusieurs jours que j'ai achevé le roman et je vais donc tenter de donner mon avis après une longue période de maturation. C'est intéressant car je ne me souviens pas forcément du nom de chacun des personnages ou de tous les passages mais ce qui me reste le plus en mémoire c'est cet univers sombre et terrifiant que l'auteur a réussi à créer.
Plus les jours passent et plus j'ai en mémoire certaines scènes bouleversantes décrites dans un style net et réaliste. Et les personnages ne gâchent en rien ce superbe roman noir d'anticipation. Ils en deviennent vraiment attachants.

Le chaos se fait de plus en plus ressentir dans une France divisée où un parti politique porté par la science semble progresser ; le Parti Social d'Avenir Républicain. Mais le PSAR veut utiliser la science dans sa forme la plus horrible, pour le contrôle de la population afin d'éradiquer le mal qui hante leur cerveau. On entre en plein dans le thème de la manipulation mentale des populations, le contrôle des cerveaux par la science. C'est terrifiant de réalisme.


L'auteur nous baigne dans une ambiance oppressante amenant petit à petit son intrigue, nous laissant nous diriger vaguement dans le brouillard, guidé par Stéphane. Ce dernier souffre d'importants troubles de la mémoire et on se met à psychoter ne sachant pas si sa retranscription de la réalité est la même que celle des autres. En d'autres termes, est-il réellement apte à être notre narrateur tout au long de cette enquête ? Cette question sème le doute tout au long du roman quant à la véracité des faits relatés par Stéphane. On aimerait lui faire pleinement confiance mais on ne peut pas. C'est délicat et on reste jusqu'à la fin dans l'incertitude. Effroyable sensation.

L'enquête ?  Stéphane cherche à savoir qui sont les assassins de sa fille. Les rencontres qu'il fera lors de son long séjour dans un institut de neurothérapie l’amèneront petit à petit vers la vérité.
Sans faire dans la thèse imbuvable, l'auteur place à différents moments d'intéressantes anecdotes scientifiques sur le cerveau. Univers fascinant et tellement vaste sur lequel l'auteur a fait un énorme travail de documentation.
Sans crier gare la nuit surgit est un titre à retenir et un roman passionnant à savourer.

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