dimanche 12 avril 2015

Soumission

Soumission est le nouveau roman de Michel Houellebecq paru le 7 Janvier 2015 aux éditions Flammarion.

Présentation de l'éditeur :
Dans une France assez proche de la nôtre, un homme s'engage dans la carrière universitaire. Peu motivé par l'enseignement, il s'attend à une vie ennuyeuse mais calme, protégée des grands drames historiques. Cependant les forces en jeu dans le pays ont fissuré le système politique jusqu'à provoquer son effondrement. Cette implosion sans soubresauts, sans vraie révolution, se développe comme un mauvais rêve. Le talent de l'auteur, sa force visionnaire nous entraînent sur un terrain ambigu et glissant ; son regard sur notre civilisation vieillissante fait coexister dans ce roman les intuitions poétiques, les effets comiques, une mélancolie fataliste. Ce livre est une saisissante fable politique et morale.

Michel Houellebecq revient avec un nouveau roman polémique où il est question d'islamisation de la France et du déclin de la puissance occidentale. Soumission est une fiction politique d'anticipation puisqu'il se situe dans un avenir proche, à la fin du second mandat de François Hollande. Cette fois, les partis traditionnels n'ont plus la côte et le Front National continue de grimper. Mais face au parti de Marine, la Fraternité Musulmane, emmenée par le très charismatique Mohammed Ben Abbes, connait une ascension extraordinaire.

Comme à ses habitudes, l'auteur crée un personnage intellectuel, légèrement mou et débordant de névrose. François est un professeur à la Sorbonne et il est surtout une référence sur la vie et les œuvres de Joris-Karl Huysmans, écrivain et critique de la fin du XIXe siècle. Peu à peu que sa vie avance et qu'il se pose des questions, il ressent le besoin de se comparer à son modèle et même de suivre ses traces à travers la France.

Il faut dire que les deux auteurs se ressemblent un peu. Plutôt provocateurs tous les deux, il n'est pas étonnant que le côté sombre de Huysmans plaise autant à Michel Houellebecq qui nous a montré dans plusieurs romans sa vision déshumanisée de la société.

François, comme son idole littéraire, se tournera à la fin du roman vers un culte religieux. Tandis que Huysmans s'est laissé entrainer par l'église catholique, François, lui, se voit converti à l'islam. Ce qui n'est pas étonnant puisque l'islam, dans le roman de Michel Houellebecq, parait être une réponse contre la crise financière et la violence qui s'est accrue ces dernières années en France.

On est loin de l'ambiance de La possibilité d'une île ou encore de Les particules élémentaires mais le roman est loin d'être mauvais. Houellebecq continue de faire du Houellebecq avec son style bien à lui (vous n'échapperez pas à ses escapades sexuelles) mais il n'est pas parvenu à me surprendre comme il l'avait fait dans la plupart de ses précédents romans. Il l'écrit d'ailleurs lui-même dans ce roman, que les romans suivants un chef d’œuvre sont souvent très décevants.

Loin d'être décevant quand même, Soumission m'a surpris au final par cette quête de spiritualité et les questions qui en découlent. A travers les différents personnages du roman, il mesure le pour et le contre d'un parti religieux, et plus précisément islamique. Mais il fait également ressurgir les peurs et les craintes qu'un tel parti peut provoquer en France. Et il se sert d'un grand personnage aux allures de Napoléon pour tenter de nous convaincre.
En plus de montrer du doigt la soumission de la femme envers l'homme, Soumission représente la soumission de l'homme envers l'homme et de l'homme envers Dieu.

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